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élections cantonales : Les électeurs n'ont pas obtenu la majorité

28-03-2011
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C'est par ce titre un brin ironique que s'achèvent les élections cantonales 2011. Et le résultat n'est pas brillant pour les partis politiques de gauche et de droite : vous avez échoué à mobiliser les électeurs, vous avez échoué à intéresser les Français, vous avez échoué à expliquer l'importance de ces élections. En conséquence, les Français vous ont tourné le dos à 70,66 % à Cachan, à 64,02 % dans le Val-de-Marne, et à 55 % en moyenne à en France.

A Cachan, Alain Blavat a été élu à 97,1 %, la participation a encore reculé à cause de l'incompréhension sur l'absence du candidat EELV au second tour.


Résultats du 2nd tour 2011
Participation : 29.3%
ALAIN BLAVAT (élu) 
PARTI SOCIALISTE
97,1 %
3227 VOIX
THIERRY DIDIER 
ÉCOLOGISTES
2,9 %
96 VOIX
  • INSCRITS15782
  • ABSTENTIONS11151(70.66%)
  • VOTANTS4631(29.34%)
  • BLANCS ET NULS1308(8.29%)
  • EXPRIMÉS3323(21.06%)

 

 

Le Val-de-Marne réussit à conserver sa position à gauche et même à conforter son ancrage à gauche avec le Parti Communiste qui gagne un canton aux dépens de PS à Villeneuve-Saint-Georges.

Une campagne pas si tranquille que ça …

Les différentes stratégies d'alliances au 1er tour ont été, selon le président communiste du Conseil Général Christian Favier "une stratégie perdants-perdants". Car non seulement EELV n'a pas réussi à décrocher un siège mais la tension entre groupe politique a été exacerbée par des ruptures d’alliances caractérisées, par des campagnes locales à la limite de la bienséance.

Exemple à Valenton où un candidat a été traité de « frêre d’un meurtrier », je ne vais pas détailler ces pratiques ignobles qui méritent une baffe dans la gueule de certains miliciens … pardon militants communistes de Valenton qui ont proféré ces ignominies). Vidéo de Cécile Duflot déplorant cette situation

Autre exemple à Puteaux (ok, ce n’est pas dans le Val-de-Marne) dont le candidat UMP Vincent Franchi (de la dynastie familiale Ceccaldi-Reynaud), au moment d’être déclaré vainqueur traite son adversaire de « collabo » et de « traitre »… Superbe mentalité d’un élu de la République qui ne sait même pas s’exprimer face aux médias et qui utilise les ressources municipales pour mener campagne !

Après le second tour, les langues se délient et les témoignages  sur les pratiques pas très nettes commencent à être diffusées. Trop tard pour être pris en compte par les électeurs.

Ah, ça fait du bien de se lâcher, rassurez-vous, le blog va retrouver sa tranquillité, sa neutralité et … son ennui ( !) à partir de demain.

… mais la campagne à Cachan fut plus courtoise (en apparence)

Bon, je reviens sur le sujet : Au-delà des alliances entre groupes politiques, certains comportements (comprendre « désistements » ou « retraits ») ont surpris les électeurs qui ont encore plus boudé les urnes au second tour.

A l’exemple de Cachan où le candidat EELV a dû se désister face au candidat PS, mais sans la menace d’un candidat de droite : Clairement, les cachanais n’ont pas compris pourquoi on leur a refusé d’arbitrer et de choisir le candidat.

C’est pourtant dommage car aux yeux des électeurs cachanais, les différents candidats de droite et de gauche travaillent ensemble au conseil municipal. Bien évidemment, il y a des rivalités, bien entendu les candidats ont tenté de se tirer dans les pattes, mais cela s’est fait dans le cadre de cette élection, sans utiliser d’armes de destruction massive. 

Même s’il y a des points d’achoppement sur des sujets locaux, la campagne a été cordiale. Je prends pour exemple  le dernier jour de tractage où on voyait sur la rue piétonne (sous les Arcades) 4 militants de 4 candidats partager le pavé avec camaraderie.

Malheureusement, cela s’est gâté avec le second tour où les appareils politiques fédéraux et nationaux ont pesé de tout leur poids sur le candidat EELV qui, en vertu des accords pré-électoraux, devait se retirer…

Personnellement, je n’ai pas la même lecture que certains, pour moi, il fallait laisser la place au candidat de gauche le mieux placé pour le second  tour.

Moi, j’ai lu les protocoles d’accord et le principe était que le le candidat moins bien placé devait se désister « afin de combattre le candidat de droite » (et donc seulement en cas de duel gauche/droite), d’autres citoyens ont compris « pour éviter l’arbitrage par des voies de droite et d’extrême droite, pour éviter d’être élu par ces voix-là ».

Et là, ce fut un gros coup de pression au niveau des candidats locaux avec des échanges musclés entre les fédérations départementales et nationales des partis PS, PCF/FG, EELV.

La morosité des électeurs face au contexte national déprimant, a déteint sur la participation à ces élections cantonales. 

En conséquence, une abstention forte, encore plus forte renforcée par le contexte local, et on obtient une élection boudée par les électeurs qui ne se reconnaissent pas dans les personnalités candidates.

Pourquoi les électeurs ont boudé les urnes ? Explications.

Le premier tour des élections cantonales avait vu une abstention record, et particulièrement plus élevée que la moyenne nationale dans notre département du Val-de-Marne, et ce, malgré la mobilisation des différents partis, inquiets des intentions de votes du Front National dont le premier tour avait montré une réelle percée.

Selon  Bruno Jeanbart d'OpinionWay, «l'abstention globale n'est pas forcément révélatrice».Il indique que dans le cadre de ces élections locales, il convient d’analyser «les résultats dans les cantons décisifs, ceux qui peuvent faire basculer un département, et ceux ou un candidat Front national peut être élu».

Un autre sondeur, Frédéric Dabi (IPSOS) lui, considère que «les configurations sorties du premier tour ne sont pas de nature à encourager la participation». «Dans les 126 cantons où il y a un duel droite-FN, les électeurs de gauche ne sont pas incités à voter», précise-t-il. De même, «le mot d'ordre ni-ni donné à droite n'a pas encouragé la participation dans les quelque 200 cantons où s'opposent au second tour la gauche et le FN». Il ajoute aussi que cette faible mobilisation des électeurs est due à la crise morale de la politique française, avec à gauche la bataille des primaires et à droite la bataille idéologique sur le terrain de l’extrême droite. Les deux partis majoritaires ne s’intéressent qu’aux élections et laissent de côté les français et leur quotidien.

On peut aussi rajouter que cette désaffection est aussi due à la réforme des collectivités locales qui supprimera la couche de représentativité des Conseils Généraux, remplacés par un conseiller territorial unique qui siegera au département et à la région. Une simplification bienvenue ? Nous verrons lors des prochaines élections territoriales.

 Je vous laisser lire un document complémentaire du journal Le Monde : Guérir d'urgence notre démocratie.

Un florilège de mécontentements

Je vous laisse apprécier les différentes réactions que j’ai récoltées au sujet de ces élections à Cachan :

C.R. : Score stalinien à Cachan ;-) ! Et ambiance pas super folichone au sein de la majorité municipale.

V.P. : Bureau de vote [NDLR n° de bureau inconnu] de 940 électeurs à #cachan. 11h27. 59 votes, soit un taux de participation de 6,27 %

Dans mon bureau de vote [NDLR n° de bureau inconnu]. 97 votes (940 électeurs) à 12h30 soit un taux de participation de 10,31 %

C.R. (répondant à un internaute) : Vous vous êtes retirés à Cachan après du marchandage interne, les magouilleurs y'en a aussi chez vous hein...

B.V. : A Cachan, le duel du 2nd tour PS / Verts n'aura pas lieu. Les Verts se désistent et laissent le PS seul. A quoi bon aller voter. Arrangement

Bravo à Alain Blavat (PS) élu à 97,1% à Cachan (94). Précisons que le candidat EELV s'était désisté. Arrangement. Belle leçon de démocratie.

Corine (sur le forum du site) : j'ai été voté, on m'a donné un papier blanc pour écrire le nom du candidat écolo quand j'ai demandé pourquoi il n'y avait qu'un bulletin !

JP (sur le forum du site) : Eh bien moi, comme une bonne partie des électeurs, je me suis abstenu, tout simplement parce que des élections avec un seul candidat, je croyais que ça n'existait plus qu'en Corée du Nord. J'ai dû me tromper... 

 

Sources : Le Parisien, Le Monde, Twitter

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