Cachan serait-il le nouveau Montparnasse des artistes? Près de 80 plasticiens, peintres et sculpteurs ont élu domicile dans la ville dirigée par Jean-Yves Le Bouillonnec (PS). « C’est bien plus que chez nos voisins Arcueil et Gentilly », se vante-t-on au cabinet du maire.

Et ces deux villes, tout comme Malakoff (Hauts-de-Seine), sont réputées pour en abriter beaucoup... 

Le nord du Val-de-Marne et des Hauts-de-Seine accueillent depuis des décennies des vagues migratoires d’artistes chassés de leur fief de Montparnasse par la hausse des loyers parisiens.

« En plus, Cachan dispose d’anciens ateliers d’artisans, d’imprimeurs… C’est idéal pour le travail des artistes, précise-t-on à la mairie. Ajoutez à cela une politique municipale en faveur de la culture, et vous comprendrez pourquoi nous comptons autant de créateurs sur notre territoire. » 

Marc Bonnet, artiste plasticien, habite depuis 1990 dans la cité d’artistes située allée des Arts. Son atelier occupe le rez-de-chaussée et il vit à l’étage avec sa famille.

Portes ouvertes en octobre

A deux pas de l’A 6b, niché dans un écrin arboré, se cache le cœur artistique de la ville : l’allée des Arts. La ruelle ne porte pas ce nom par hasard. Elle traverse de bout en bout un drôle de hameau baptisé la Cité des artistes. Onze pavillons de tôle gris et bleu disposés telles des maisons de Playmobil sur leur carré de verdure. Imaginée par le ministère de la Culture et la ville à la fin des années 1980, la cité a vu le jour en 1990. Elle fête ses 20 ans cette année. Les artistes ouvriront leurs portes au public les 9 et 10 octobre.

« Emménager ici a changé ma vie, raconte Marc Bonnet, artiste peintre, locataire d’un des premiers pavillons de la cité depuis 1990. Avant, je vivais dans un appartement de 35 m2 à Paris et je travaillais dans un hangar avec des confrères. Ici, j’ai mon atelier au rez-de-chaussée, mon appartement au-dessus. Nous sommes conscients de la chance que nous avons par rapport aux milliers de plasticiens, sculpteurs et peintres qui peinent à joindre les deux bouts dans un contexte économique délicat. »

Un loyer HLM, un bail longue durée, des terrains entretenus par la mairie qui fait preuve de mansuétude face aux difficultés des locataires : les résidants sont choyés. Et ils s’entraident : ils ont créé une caisse commune pour faire face aux imprévus. « Ce statut nous permet d’alléger les contraintes matérielles et financières que l’on peut rencontrer, admet Marc Bonnet. On peut se concentrer sur notre travail sereinement. » Ce petit quartier est aussi un moyen de rompre la solitude dans leur travail. Pour fêter les 20 ans de leur cité, en décembre, ils prévoient d’inviter l’architecte des lieux, d’éditer un catalogue et de créer une œuvre collective.

Onze pavillons sur leurs carrés de verdure composent la cité. Imaginée par le ministère de de la Culture et la ville àla fin des années 1980, elle a vu le jour en 1990.

Source : Le Parisien