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Les six soeurs Charra ont reçu le titre de Juste

10-12-2007
Elles avaient caché une famille juive à Cachan en 1942, pendant l'Occupation. Soixante-cinq ans après, leurs descendants ont été décorés.

six-soeurs-charra.jpglundi 10 décembre 2007

C'EST SOUS le regard des photographies d'Aline, Anna, Emilie, Augusta, Marthe et Emma que le titre de Juste parmi les nations leur a été remis hier, à titre posthume, à la mairie de Saint-Maur. Une cérémonie pleine d'émotion pour les descendants des six soeurs Charra, qui ont sauvé pendant l'occupation nazie le couple Finkielstein et leur jeune fille Hélène. C'est d'ailleurs à la demande de cette dernière que les six femmes sont aujourd'hui devenues des Justes, soit des personnes non juives qui, au péril de leur vie, ont protégé des rafles des familles juives.

Hélène, qui habite aujourd'hui La Varenne, était présente pour saluer « leur courage et leur humanité ». « Elles ont été des lumières dans la nuit de la Shoah, ajoute cette grand-mère pleine d'énergie et de gouaille. Malgré les sanglots qui étranglent sa voix, elle invective la cinquantaine de personnes présentes dans la salle des mariages de l'hôtel de ville : « C'est pas triste cette histoire-là. Nous avons été sauvés ! »

« C'est grâce à elles que je suis aujourd'hui devant vous »

Cette histoire-là, quelle est-elle justement ? Au début de la guerre, les Finkielstein habitent dans le X e arrondissement de Paris. Le père y est artisan maroquinier. Aline Charra, elle, y tient un magasin de maroquinerie. Une relation professionnelle puis amicale se noue progressivement entre les deux familles. « En 1942, nous avons dû fuir notre appartement. Elles nous ont toutes accueillies dans leur maison de Bourg-la-Reine (Hauts-de-Seine) et, grâce à une filière protestante, elles nous ont trouvé un logement à Cachan où nous avons vécu les volets clos, sous un faux nom, jusqu'à la Libération, raconte Hélène. Aline a pris le risque de se rendre à Paris et de faire sauter les scellés de notre ancien appartement pour récupérer les outils de mon père. Il a pu ainsi travailler et subvenir aux besoins de sa famille. »

Sur les six soeurs, seule Emma s'est mariée. C'est son petit-fils, le ddocteur Bernard Segaud (le filleul d'Hélène), qui s'est vu remettre les médailles honorant le geste de sa grand-mère et de ses grands-tantes (notre photo) . Les cinq autres soeurs Charra étaient des « veuves blanches », restées fidèles à leurs fiancés qui ont tous été tués durant la Première Guerre mondiale. Une adolescente, la petite-fille d'Hélène, a tenu également à prendre la parole. Un texte court où elle déclare : « C'est grâce aux soeurs Charra que je suis aujourd'hui devant vous. Je m'appelle Laura. »

Source : Le Parisien
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